Réflexion un rien polémique, donc ouverte au débat, sur nos pratiques.
La pratique de la randonnée par son immersion physique et mentale dans une nature le plus souvent protégée (parcs naturels, réserves) mais toujours menacée par l’appétit de l’ogre consumériste, devrait nous rendre particulièrement conscients des responsabilités que nous avons quant à sa préservation .
Ce n’est malheureusement pas toujours le cas !
Comme toutes les activités sportives pratiquées dans la nature, elle se décline aussi sous des aspects ayant plus à voir avec la consommation , avec la vitesse, avec la performance, ce qui contribue à la fragilisation des espaces naturels. Exemple : la surfréquentation alarmante de certaines zones ou itinéraires (le Mt Blanc, le Gd Paradis, le GR 20 en Corse, le plateau d’Emparis etc…) . Cette surfréquentation est l’objet de conflits entre ceux qui ont développé un modèle économique basé sur l’exploitation de la montagne et ceux qui constatent les dégâts causés par ces choix .
Autre paramètre incontestable, le réchauffement climatique, dont nous sommes également témoins en montagne, sur les sentiers. Ses effets sont mesurables , spectaculaires, inquiétants : périodes caniculaires de plus en plus fréquentes, fonte des glaciers, dégradation du pergélisol qui favorise les chutes de pierres (Le pergélisol ou permafrost est le sous sol gelé en permanence , il joue un rôle stabilisateur des parois rocheuses) .
Et puis une sécheresse endémique, persistante, qui assèche nos cours d’eau et transforme les zones d’alpage en paillassons.
Ce constat, nous pouvons le faire simplement en parcourant les sentiers, et si nous avons conscience des dangers qui s’annoncent, il devient nécessaire de revoir nos pratiques. La nature n’est pas un parc d’attraction, un terrain de jeu pour citadins stressés ; laissez tomber la performance et osez la contemplation ; osez la lenteur ; délaissez les écrans et levez les yeux ; apprenez et respectez la nature!
Et puis, si vous êtes accros aux vols longs courriers vers des destinations exotiques pour une randonnée ou un treck (au Népal par exemple), prenez le temps de la réflexion : n’allez vous pas ainsi contribuer à accélérer un processus qui devient fou ? Je sais qu’on vous propose certains voyages avec un label « écolo » (100% compensé carbone ) … Tout sera fait pour que vous ayez bonne conscience, mais ne soyez pas dupe, soyez responsable ! Vous avez commencé à consommer local , et bien randonnez local et ouvrez grand les yeux sur l’infinie richesse qu’ offre la nature de notre belle région. La planète et vos petits enfants vous remercieront ! JPH
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